Blog

Interview de Nicolas Laurent : Les Origines Du Mal de Nicolas Laurent, un album engagé de musique dansante

Interview de Nicolas Laurent : Les Origines Du Mal de Nicolas Laurent, un album engagé de musique dansante

Nicolas, dans votre nouvel album 'Les Origines Du Mal', vous abordez des thèmes puissants et actuels comme les droits des femmes et des homosexuels. Qu'est-ce qui vous a poussé à prendre position sur ces sujets à travers votre musique?

Mon nouvel album Les Origines Du Mal, disponible partout le 22 novembre prochain, est une oeuvre musicale très introspective, que j'ai choisi d'écrire et de composer pour présenter à mon public mes convictions, mes engagements, mais aussi pour essayer de comprendre ce qui façonnait ma personnalité. L'idée était de faire de la musique pop, dansante, avec des textes engagés.

Parler du droit des femmes et des homosexuels est venu comme une évidence, car je suis profondément humaniste. Je suis sensible à ces enjeux, et j'espérais pouvoir participer à leur donner de la visibilité, donner une voix à ceux qui n'en ont pas. En tant qu'observateur de mon temps, je constate des inégalités et des injustices présentes dans la société et je ressens le besoin de les dénoncer à travers mon art. Au delà de mon fort attachement à ces causes, j'avais aussi l'envie de montrer qu'on peut être un homme blanc catholique et trouver les mots justes pour s'engager aux côtés des femmes, ou des homosexuels.

Ce n'était pas que pour créer un lien plus profond avec le public, j'espère sincèrement que mes textes prouveront que ces sujets me font me sentir concerné. J'espère que ma musique contribuera à faire évoluer les mentalités et à créer un monde plus égalitaire.

Comment votre expérience avec la comédie musicale 'Un Été 44' et 'The Voice' a-t-elle influencé votre engagement à traiter des sujets tels que la maltraitance infantile et le mouvement Black Lives Matter dans cet album?

Mon expérience dans la comédie musicale Un Été 44 en 2016 a été fondatrice pour ma carrière artistique dans le sens global, puisqu'elle m'a permise d'apprendre le métier. J'avais 17 ans, et monter sur scène tous les soirs de la semaine dans un grand théâtre parisien était très formateur. Un Été 44 m'a appris comment me dévouer à mon art, l'abnégation nécessaire pour défendre mes convictions par l'art. J'ai aussi eu l'occasion de rencontrer beaucoup d'artistes qui partageait la scène avec moi, et qui m'ont inspiré : Barbara Pravi (Eurovision 2021), Alice Raucoules (Star Academy 2008), Jean-Jacques Goldman, Charles Aznavour, Maxime Le Forestier, Alain Chamfort et tant d'autres... Mettre un pied dans le monde de l'industrie musicale m'a transformé, et j'ai commencé à oser : oser écrire, oser composer. En cela, Un Été 44 a marqué mon engagement à défendre des sujets qui me tenaient à coeur.

The Voice est arrivé plus tard, à mes 25 ans. Cette émission a quant-à-elle donné beaucoup de visibilité à mes textes. Ces deux expériences ont donc complètement influencé ma carrière artistique et mon dévouement dans cette dernière.

Le choix de parler de maltraitance infantile et du mouvement Black Lives Matter dans mon nouvel album vient plutôt de ma volonté de développer un label associatif. J'ai décidé de monter une structure qui me permet de proposer des ateliers artistiques dans des établissements scolaires et dans des EHPAD. Je suis quelqu'un de très empathique, tourné vers les autres. J'avais donc constaté sur le terrain des défis contemporains, que ce soit pour la précarité, le manque d'expression personnelle de certains enfants, ou encore du manque d'inclusion. J'ai choisi de parler de ces sujets, des phénomènes actuels, avec toute ma force d'engagement artistique, et pour leur donner de la visibilité auprès de mon public, qui sont des dizaines de milliers à visionner mes clips sur Youtube et à écouter mes chansons en streaming.

Votre chanson 'Sale Sorcière' aborde le droit des femmes. Pouvez-vous nous expliquer comment vous avez traduit l'urgence et la complexité de ce sujet en musique?

Sale Sorcière est une chanson qui s'inspire du roman de Mona Chollet « Sorcières », roman qui tente (en simplifiant) de redonner aux sorcières leur pouvoir en montrant comment elles ont été des figures de résistance face à un système patriarcal qui les opprime. Toute la difficulté de cette chanson reposait sur le texte, et montrer qu'il est possible en tant qu'homme de trouver les mots juste pour défendre les femmes. Si les hommes n'avaient pas à dominer, les femmes n'auraient pas à être dominées. La masculinité toxique influence la situation du droit des femmes. Je voulais parler de ce roman que je trouve inspirant, tout en faisant honneur à toutes les femmes de mon quotidien, ma mère, ma soeur, mes grands-mères, que j'aime et qui sont importantes, et qui ont marqué la personne que je suis. Je souhaitais dénoncer les normes sociales qui oppriment les femmes et mobiliser les consciences. Musicalement cela se traduit par une chanson pop, rythmée, au refrain entêtant, qui utilise des influences caribéennes pour rendre exotique, mystique, magique, la figure de la sorcière.

Dans une époque où l'intolérance semble croître, comment espérez-vous que 'Les Origines Du Mal' agit comme un contrepoids à l'obscurantisme? Avez-vous déjà ressenti le besoin d'utiliser votre art pour provoquer un changement social?

Je pense qu'il n'y a rien de pire que l'intolérance, que la sectarisation d'un groupe social se construisant sur la haine d'autrui. Mes auditeurs sont créatifs, engagés, intrigués par les actualités, et commentent souvent mes vidéos youtube, mes posts sur les réseaux sociaux pour échanger des idées, et propager la bienveillance et l'amour. J'espère que mon art, ma musique, mes textes, mes chorégraphies, mes photographies, deviendront un miroir de la société et qu'elles mobiliseront ! Que mon art deviendra un contrepoids à l'obscurantisme, et que ma musique provoquera un changement social. J'en ressens le besoin et j'espère faire tout mon possible pour améliorer le monde !

L'ambition de mon album Les Origines Du Mal est de partager des convictions tout en réalisant une recherche introspective sur de la musique dansante. Ce nouvel album, disponible partout le 22 novembre prochain, est là pour encourager des discussions et un dialogue constructif, inviter ses auditeurs à leur tour à une introspection, guider à une remise en question de leurs propres préjugés. J'espère qu'il luttera contre l'obscurantisme !

Vos chansons sont écrites à la première personne, ce qui les rend très personnelles. Pourquoi avez-vous choisi cette technique, et comment cela enrichit-il votre discours sur les droits et l'intolérance?

Les Origines Du Mal est mon deuxième album. Le premier album, sorti en 2021 et intitulé La Galerie Des Anonymes, utilisait la troisième personne pour revenir sur l'histoire de héros inconnus. Passer à la première personne sur ce nouvel album, c'était parler de mes convictions les plus personnelles, de manière intime, face à des situations d'injustice. Non pas pour parler de mon histoire, mais plutôt pour trouver une manière d'exprimer mes émotions et mes positions sur les droits et l'intolérance, avec de l'intelligence à la fois émotionnelle et rationnelle. La création artistique, y compris l'écriture de chansons, est une activité inhérente aux êtres humains. Écrire à la première personne enrichit mon discours, puisque cela me permet de comprendre avec authenticité ce que je ressens.

Avec des chansons comme 'La Flûte Enchantée' et 'Pas Le Temps', comment équilibrez-vous votre approche artistique pour sensibiliser sans alourdir l'écoute pour le public?

C'est un défi intéressant que de concilier un message engagé avec une musique accessible et agréable à l'oreille. En l'occurrence La Flûte Enchantée et Pas Le Temps sont des chansons qui abordent des sujets qui me semblent importants : le droit des homosexuels ou des enfants. Mais avec une légèreté ou une énergie qui les rendent, j'espère, très accessibles.

Avec La Flûte Enchantée, inspirée de l'opéra de Mozart, réutiliser la mélodie connue de l'area "Der Hölle Rache kocht in meinem Herzen" (relevant désormais du domaine public), me permet de banaliser un sujet qui peut sembler tabou.

Pas Le Temps est quant à elle une chanson pop-électro, avec des influences R'n'B, urbaines, et disco, qui par sa musicalité met l'accent sur un texte engagé émouvant et entêtant, à la fois profond et accrocheur. Cette chanson est d'ailleurs d'ores et déjà disponible sur toutes les plateformes de streaming, sur un "EP" (Les Heures À La Fenêtre), une sélection de 7 singles que j'ai dévoilée au printemps pour annoncer mon album à venir.

Pensez-vous que la musique a le pouvoir de mobiliser les jeunes générations sur des questions comme le Black Lives Matter? Si oui, comment espérez-vous que votre album contribuera à cette prise de conscience?

C'est une excellente question qui touche au cœur du rôle de la musique en tant qu'outil de changement social. J'y crois dur comme fer ! La musique possède un pouvoir unique de mobiliser les jeunes générations autour de causes importantes. Je le constate au quotidien, mon public me le prouve déjà bien : mes clips cumulent des dizaines de milliers de vues, et mes auditeurs partagent ce qu'ils pensent de mes chansons sur les réseaux sociaux. C'est une communauté soudée, qui argumente avec bienveillance sur leurs convictions. D'ailleurs, j'écris tous mes textes en français, pour l'universalité de mes messages et des émotions. La musique donne une voix à ceux qui n'en ont pas, rassemble les gens autour d'idées communes. Elle crée des espaces où le public peut se rencontrer, échanger et renforcer son engagement. J'espère que mon nouvel album Les Origines Du Mal, disponible en format physique et digital le 22 novembre prochain, contribuera à une prise de conscience, car j'y défends des valeurs universelles qui me semblent déterminantes dans le monde d'aujourd'hui !

Pour en savoir plus : https://nicolaslaurent.net

Partager cette page